Période d’essai en CDI : durées, renouvellement, rupture
ADMINISTRATIONGESTIONPAIE
9/10/20254 min read


Un CDI peut prendre fin dès les premières semaines. En effet, employeurs et salariés disposent d’une période d’essai, sorte de sas d’évaluation mutuelle. Cette phase permet à chacun de tester la collaboration, mais elle obéit à des règles strictes. Mal connues ou mal appliquées, elles peuvent être sources de litiges ou de risques juridiques.
Alors, combien de temps peut durer une période d’essai en CDI ? Peut-elle être renouvelée ? Et surtout, comment rompre une période d’essai sans faute de procédure ? Voici un guide complet pour sécuriser vos recrutements et éviter les mauvaises surprises.
1/ Qu’est-ce que la période d’essai en CDI ?
La période d’essai n’est pas automatique. Elle doit être expressément prévue dans le contrat de travail ou la lettre d’embauche. Sans cette clause, le CDI est considéré comme ferme et définitif dès l’embauche.
Une clause obligatoire
Pour être valable, la période d’essai doit être :
inscrite noir sur blanc dans le contrat,
définie avec une durée précise,
éventuellement accompagnée d’une clause de renouvellement.
À défaut, l’employeur ne peut pas imposer une période d’essai une fois que le salarié a pris ses fonctions.
Une phase de test réciproque
L’essai bénéficie aux deux parties :
l’employeur évalue les compétences techniques, le comportement, la capacité d’intégration du salarié,
le salarié juge l’adéquation entre le poste, l’équipe et son environnement de travail.
La rupture de la période d’essai est libre, mais elle doit respecter les délais de prévenance et ne pas reposer sur un motif discriminatoire ou abusif.
Combien de temps dure une période d’essai en CDI ?
Le Code du travail fixe des durées maximales, qui peuvent être adaptées par les conventions collectives, mais toujours dans le sens du salarié.
Durée maximale prévue par la loi (art. L1221-19 et L1221-20)
2 mois pour les ouvriers et employés,
3 mois pour les agents de maîtrise et techniciens,
4 mois pour les cadres.
Si le salarié a déjà occupé le même poste en CDD, la durée de la période d’essai en CDI est réduite d’autant.
Les conventions collectives
Certaines conventions prévoient des durées plus courtes. Dans ce cas, c’est toujours la disposition la plus favorable au salarié qui s’applique.
Le renouvellement de la période d’essai
Oui, une période d’essai peut être renouvelée, mais uniquement sous conditions strictes :
Le renouvellement doit être prévu dès le contrat initial,
Le salarié doit donner son accord écrit avant la fin de la période initiale,
La convention collective doit autoriser ce renouvellement.
Durées maximales (renouvellement inclus)
4 mois pour les ouvriers et employés,
6 mois pour les agents de maîtrise et techniciens,
8 mois pour les cadres.
Tout dépassement expose l’employeur à une requalification du contrat ou à un risque de rupture abusive.
2/ Comment rompre une période d’essai ?
La rupture est plus simple qu’un licenciement ou une démission, mais elle obéit à des règles précises.
À l’initiative de l’employeur
L’employeur peut rompre l’essai sans motif à fournir, mais pas pour un motif discriminatoire (grossesse, accident, syndicalisme, etc.).
Un écrit est recommandé, même s’il n’est pas obligatoire, pour sécuriser la procédure.
À l’initiative du salarié
Le salarié peut lui aussi rompre l’essai sans justification. Il doit seulement respecter un délai de prévenance.
Les délais de prévenance (art. L1221-25 du Code du travail)
Moins de 8 jours de présence : 24 heures,
8 jours à 1 mois de présence : 48 heures,
1 à 3 mois de présence : 2 semaines,
Au-delà de 3 mois : 1 mois.
Si l’employeur ne respecte pas ce délai, il doit verser une indemnité compensatrice au salarié.
3/ Que se passe-t-il après la fin de l’essai ?
Si aucune rupture n’intervient, le contrat devient automatiquement un CDI ferme.
Pas de nouvelle signature à effectuer : le salarié est considéré comme définitivement embauché.
Dès le lendemain, une rupture ne pourra se faire qu’à travers les procédures classiques : licenciement, démission ou rupture conventionnelle.
L’essai peut être prolongé uniquement en cas d’absence du salarié (maladie, congés, accident), dans la limite des durées maximales prévues.
Les bonnes pratiques pour sécuriser la période d’essai
Rédiger des clauses contractuelles claires dès l’embauche,
Organiser un suivi régulier et un entretien de fin de période d’essai,
Respecter strictement les délais de prévenance,
Éviter toute rupture brutale ou discriminatoire,
Conserver les documents et échanges liés à l’essai.
Conclusion
La période d’essai en CDI est une formidable opportunité pour tester une collaboration, mais elle ne s’improvise pas. Bien encadrée, elle offre de la souplesse aux deux parties tout en sécurisant juridiquement le recrutement.
-> Employeurs, assurez-vous de respecter les règles de durée, de renouvellement et de rupture.
-> Salariés, sachez que vos droits sont protégés, et que la rupture d’une période d’essai ne peut pas être arbitraire.
En bref, la période d’essai est un outil de confiance réciproque. Bien utilisée, elle constitue la première pierre d’une relation de travail réussie.
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